Durant les deux millénaires, la région aujourd'hui couverte par la Belgique a été le théâtre de bouleversements démographiques, politiques et culturels. Les premières traces de civilisation bien documentées remontent à l'invasion de la région par l'Empire Romain au Ier siècle av. J.-C. Selon Jules César: « Horum omnium fortissimi sunt Belgæ ». Les Francs établirent le Royaume mérovingien, qui devint l'Empire carolingien au VIIIe siècle.
Au Moyen Âge, les Pays-Bas étaient divisés en une multitude d'États féodaux qui occupaient la région. La plupart furent unifiés aux XIVe et XVe siècles par les bourguignons. Ces États gagnèrent une certaine indépendance au XVe siècle et se nommaient les dix-sept Provinces.
L'histoire de la Belgique se distingue de celle des Pays-Bas à partir du XVIe siècle. Une guerre civile divisa les dix-sept provinces en deux ; dans le Nord, les Provinces Unies et, dans le Sud, les Pays-Bas du Sud. La partie sud fut administrée successivement par les Habsbourg espagnols puis autrichiens. Jusqu'à l'indépendance, les Pays-Bas du Sud furent convoités par de nombreux conquérants français et furent le théâtre de plusieurs batailles franco-espagnoles ou franco-autrichiennes.
Après la Révolution française, la région intégra la France, suite à un référendum en 1792, ce qui mit fin aux ambitions des Espagnols et des Autrichiens. La réunification des Pays-Bas eut lieu à la fin du Premier Empire français en 1815.
Composée de l'ancienne partie méridionale des Pays-Bas espagnols, puis autrichiens, et de l'ancienne Principauté de Liège, la Belgique devint indépendante en 1831 avec Léopold I (21 juillet 1831-10 décembre 1865), lorsque ses habitants, en majorité catholiques, firent sécession des Pays-Bas à majorité protestante.
Lors de l'indépendance de la Belgique, de nombreuses monnaies étrangères circulaient dans le pays, des francs français, des florins hollandais, des pièces autrichiennes ou encore de la Principauté de Liège. Le choix d'une unité monétaire devenait une priorité pour le jeune royaume. Par la loi monétaire du 5 juin 1832, la Belgique se dota d'une unité monétaire semblable à celle de la France : cinq grammes d'argent au titre de neuf dixième de fin constituent l'unité monétaire au nom de franc.
Joseph-Pierre Braemt (1796-1864) fut désigné graveur général de l'Hôtel des Monnaies de Bruxelles et c'est lui qui réalisa les premières pièces belges en argent en s'inspirant des pièces françaises à l'effigie de Louis-Philippe. Dès 1832 apparaissent ainsi les premières pièces en francs d'argent avec la tête du roi Léopold I (5 francs argent, 2 1/2 francs argent, 2 francs argent, 1 franc argent, 1/2 franc argent, 1/4 franc argent, 20 centimes argent), ceinte d'une couronne de chêne, et les premières pièces en centimes de cuivre avec le lion belge et la devise nationale, en français, "l'union fait la force". Autre monnaies frappé par Léopold I sont des pièces en cuivre de F. Braemt (graveur), dès 1832 : 10 centimes, 5 centimes, 2 centimes et 1 centime, avec la devise "L'union fait la force".
La loi monétaire du 31 mars 1847 fixa la parité or-argent. Une nouvelle série de pièces en or et en argent, dessinées par Léopold Wiener est frappée à partir de 1848 avec la tête nue (sans couronne) du roi Léopold Ier (25 francs or, 20 francs or et 10 francs or).
Le ministre des finances Hubert Frère-Orban (1812-1896), par une loi de mai 1850, crée la Banque nationale de Belgique. La loi monétaire du 28 décembre 1850 mit fin à la frappe des monnaies en or, ceci dans le but de juguler la spéculation. Quelques pièces commémoratives en or furent cependant frappées (100 francs 1853 "mariage du Duc de Brabant", 40 francs 1856 "25éme anniversaire de la Belgique"). Le cours légal des pièces étrangères et des anciennes monnaies fut également supprimé.
La loi monétaire du 4 juin 1861 rétablit à nouveau la parité or-argent : "1 gramme d'or pour 15.5 grammes d'argent". Des pièces en or (90%) furent à nouveau émises tandis que l'Hôtel des Monnaies de Bruxelles frappait les premières pièces en cupro-nickel de 1860 à 1864: 20 centimes, 10 centimes et 5 centimes.
La spéculation sur l'argent réapparaît, avec pour conséquence un réajustement de la valeur des monnaies. C'est pourquoi plusieurs pays d'Europe, la France, la Suisse, l'Italie et la Belgique concluent une convention le 23 décembre 1865 en vue de battre leurs monnaies sur un étalon monétaire identique, c'est la naissance de l'Union monétaire latine le 1 août 1866. La Grèce et l'état du Vatican y adhèrent en 1868. Les pièces en or et en argent des ces pays avaient une seule et même valeur. La pièce de 5 francs conserva son alliage de 90% tandis que les valeurs divisionnaires en argent furent frappées avec un titre à 83.5%.
Le 17 décembre 1865, Léopold II succède à son père et le 23 décembre 1909 Albert II succède au Roi Léopold II. Pendant la Première Guerre mondiale (1914-1918), l'émission de billets par la Banque nationale est suspendue par les Allemands. Des pièces en zinc sont frappées de 1915 à 1918. A la fin de la guerre, l'économie belge est en ruine et l'inflation se développe. Pour améliorer la convertibilité de la monnaie belge par rapport à celle de la France, Henri Jaspar (1870-1939), ministre des finances, créa une deuxième unité monétaire, le "belga" (1 belga = 5 francs) d'après les dessins de Devreese et Everaerts; à partir de 1926 apparurent les premiers billets et pièces avec la mention en belga en plus de celle exprimée en francs.
Le règne du Roi Léopold III fut de 23 février 1934 à le 16 juillet 1951. La convention du 23 mai 1935 entre le Royaume de Belgique et le Grand-duché de Luxembourg a défini une association monétaire entre les deux pays, officialisant une situation de fait depuis le traité d'union économique de 1921 : une parité de un pour un entre les deux monnaies et une libre circulation du franc belge au Luxembourg, le franc luxembourgeois devenant une monnaie d'appoint. Une pièce commémorative de 50 francs en argent fut frappée à l'occasion de l'Exposition de Bruxelles en 1935.
Pendant la Seconde Guerre mondiale (1940-1945), l'occupant allemand impose à nouveau l'utilisation du mark allemand parallèlement à la monnaie belge. Il suspend le privilège d'émission de billets de la Banque nationale au profit d'une nouvelle Banque d'émission à Bruxelles tandis que les pièces de monnaie en zinc réapparaissent à partir de 1941 (type Rau, type Jespers). Lors de la libération de la Belgique, en 1944, les Alliés avaient frappé des pièces en acier galvanisé (2 francs) type "libération".
En raison de l'opposition d'une partie de la population a le Roi Léopold III, le Prince Charles, Comte de Flandre, frère du Roi, assume la Régence (21 septembre 1945-15 juillet 1951). Juste après la seconde guerre apparaissent les très belles pièces en argent de 100 francs (type 4 rois), de 50 francs et 20 francs (type Mercure). Tandis que les pièces de 5 francs et 1 franc en zinc datant de la guerre, sont remplacées, à partir de 1948 par des pièces en cupro-nickel (type Cérès). Les pièces de 25 centimes et 10 centimes en zinc au monogramme de Léopold III (type Jespers) continueront à être émises jusqu'en 1947.
En 1951, constatant l'impossibilité de réconcilier les Belges autour de sa personne, Léopold III décide de renoncer au trône et Baudouin I lui succède le 17 juillet.
Depuis, le pays a prospéré et est devenu l'un des pays les plus modernes d'Europe. La Belgique a adhéré à l'OTAN, fut l'un des pays fondateurs de l'Union européenne et fait partie de la zone Euro. L'histoire contemporaine est dominée par les évolutions de plus en plus autonomes de ses deux communautés principales, la Communauté française de Belgique et la Communauté flamande. La Belgique est secouée par une montée de nationalisme flamand depuis les années 1960. Le pays est en voie d'éclatement suite à une volonté des partis flamands sous la pression du Vlaams Belang (Parti politique d'extrème-droite nationaliste flamand).
En 1952, apparaît la pièce de 50 centimes (type mineur) en bronze monétaire. Le côté face représente un mineur d'après l'œuvre de Constantin Meunier. Cette pièce reste en service jusqu'à l'apparition des euros en 2002. La pièce de 20 centimes (type mineur) n'est frappée que de 1953 à 1963 et est démonétisée en 1970. Une pièce de 25 centimes cupro-nickel est fabriquée de 1964 à 1975 et est mise hors circulation en 1980.Les pièces de 1 franc et 5 francs cupro-nickel (type Cérès) continuent à être émises jusque dans les années 1980. Progressivement de nouvelles pièces sont fabriquées à l'éffigie du souverain aux valeurs de 1 franc (à partir de 1989), 5 francs (à partir de 1986), 20 francs (à partir de 1980) et 50 francs (à partir de 1987). À signaler l'existence ephémère d'une pièce de 10 francs en nickel pur de 1969 à 1979. Celle-ci a été démonétisée en 1985.
En 1954 on eut une seule émission des pièces de 50 francs (type Mercure) et de 100 francs (type 4 rois) . La pièce de 20 francs (type Mercure) furent frappés de 1953 à 1955. Autres pièces commémoratives furent deux pièces de 50 FB: le 50 francs argent, de l'exposition universelle en 1958 et le 50 francs argent frappée à l'occasion du mariage royal en 1962.
Ces deux pièces ont cessé d'avoir cours au 01/01/1972. Dans la période qui suit la guerre, la Belgique adhère au nouvel ordre monétaire international; a partir de 1972, le franc belge évoluera dans le serpent monétaire européen, puis en 1979 dans le système monétaire européen. Après quelques difficultés rencontrées lors des crises pétrolières et la dévaluation de 1982, le franc belge se redresse et est lié, en tant que monnaie forte, au mark allemand en 1990. En 1991, le sommet de Maastricht fixe les conditions d'accès à l'union monétaire européenne.
Le Roi Baudouin décède le 31 juillet 1993 à Motril en Espagne et le 9 août 1993, Albert II succède a son frère Baudouin.
Les dernières pièces en francs belges sont émises sous son règne, à savoir la série des pièces de 1, 5, 20 et 50 francs à son effigie (œuvre de J-A Keusterman), de 1994 à 2001. La pièce de 50 centimes (type mineur) en bronze monétaire, toujours frappée, quant à elle, datait de 1952. Le 1 janvier 2002, les billets et les pièces en francs belges sont finalement remplacés par l'euro. Depuis le 31 décembre 2004, les pièces en francs belges n'ont plus aucune valeur légale et ne sont plus échangeables.